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Tiré du numéro 1008 de juin 1978 de l'Autopista, par Arturos ANDRES. |
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Il y a déjà plus
d'un an et demi que nous testions la première version
de la Chrysler Diesel, équipée du moteur
Barreiros C-24 dans sa cylindrée originelle de 2007
cm3. Avec ses 65 CV, le moteur nous impressionna pour
l'excellente performance qu'il conférait à un
véhicule d'un tel poids, et aussi pour sa
consommation extrêmement modérée,
même à vitesse de croisière notablement
élevée. Le niveau sonore élevé,
caractéristique du moteur Barreiros, était le
principal aspect négatif relatif à la
technologie. Commercialement, ce véhicule est
destiné aux professionnels, car il s'avère
grand et cher pour le particulier. |
Accompagnant cette
réduction, et pour peu que le reste des
caractéristiques n'ait pas évolué - en
particulier l'alésage et la compression - la
puissance annoncée baisse de 5 CV (de 65 à
60), alors que proportionnellement, elle ne devrait
être que de seulement 3 CV.
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Evolutions minimales | |||||||||||
Les modifications introduites
sur le véhicule sont minimes, à tel point,
qu'extérieurement il est impossible de
reconnaître l'ancienne version ; autrement dit, il n'y
a pas de différence. Sur le moteur, seule
l'apparition d'un nouveau système de démarrage
à froid, et d'un petit réservoir auxiliaire de
gas-oil, permet de faire la différence. A
l'intérieur aussi, la commande de démarrage
à froid permet de faire la différence entre
les versions de plus et moins 13 CV. |
Au sujet des freins,
malgré les bonnes dimensions, aussi bien des disques
que des tambours, l'ensemble n'obtient pas les mêmes
résultats que les 4 disques de la 180. En usage
normal, il n'y a pas le moindre problème ; mais en
bas du col de Orduña (très difficile pour les
freins), avec 3 personnes et bagages, nous arrivâmes
pratiquement sans frein, et cela malgré une
pédale conservant une bonne résistance. De
plus, nous avions pris la précaution, comme nous
faisons toujours lorsque nous conduisons une Chrysler,
d'enlever les enjoliveurs qui obstruent les ouvertures de
refroidissement des freins. De toutes façons, il
s'agit d'une situation quelque peu exceptionnelle, et il
convient de ne pas oublier le pouvoir de rétention
élevé du moteur Diesel, dû à sa
forte compression. En conduite tranquille, sans bousculer
les freins, et en conservant engagé un rapport de
vitesse court même dans les portions de lignes
droites, il est possible de descendre n'importe quel col, en
ne freinant pratiquement que dans les 20 derniers
mètres avant chaque épingle à
cheveux.
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Consommation : toujours très basse | |||||||||||
En faisant abstraction du
rendement du nouveau moteur 1918 cm3, nous pouvons dire que
la consommation ne nous a pas déçu, pour le
moins. Logiquement, il devait en être ainsi, puisqu'il
s'agit de la même voiture, avec les mêmes poids
et forme, les mêmes rapports de boîte avec
caractéristiques techniques moteur similaires, y
compris le taux de compression. Mais ces conclusions
logiques ne se confirment pas toujours dans les faits, c'est
pour cela que nous nous réjouissons de constater que
le moteur n'a en rien perdu de sa vertu fondamentale, qui
est l'économie de carburant. Sans oublier la
robustesse typique de quasiment tous les moteurs Diesel. |
Sur route, les résultats sont même plus logiques qu'avec l'ancien modèle. Dans ces conditions, on observe un résultat global de 7,32 litres pour une vitesse de croisière de 105 km/h, et pour une moyenne à peine supérieure à 80 Km/h. Maintenant, la vitesse de croisière a été augmentée de 2 Km/h, celle de la moyenne de 5 km/h, et la consommation d'un quart de litre. C'est normal, en allant un peu plus vite, on consomme un peu plus. Ce qui est important, c'est qu'en moyenne, en roulant au-dessus des 105 réels, on obtient des moyennes supérieures à 80, avec une consommation tournant autour de 7,5 litres. C'est de l'ordre de 2 litres de moins de ce que consomme une 180 dans les mêmes conditions. Sans parler de l'écart de prix des combustibles respectifs. Il est évident que l'économie d'utilisation de cette voiture s'avère très intéressante, à condition d'effectuer un kilométrage annuel important, parce que malgré la sensible réduction d'impôt consentie, elle reste une automobile chère.
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Réduction sensible de puissance | |||||||||||
Au niveau performance, la
diminution de 5 CV ne fait aucun doute. Il est certain que
le véhicule essayé il y a un an et demi avait
un rendement exceptionnel, cependant, lors d'un de nos
voyages à bord du modèle actuel, nous
pûmes apprécier comment une autre Chrysler
Diesel, sans doute d'un modèle ancien, et avec deux
passagers de plus, gagnait remarquablement du terrain dans
les montées, alors que nous étions pied au
plancher. |
De toutes façons, les prestations de la voiture sont honorables et suffisantes. Concrètement, l'expérience sur route comme les consommations, nous enseignent que la vitesse de croisière rapide idéale est de 120 Km/h, correspondant justement au régime de puissance maximale. Cette vitesse est atteinte relativement facilement, au-delà, l'accroissement de vitesse est plus difficile car la résistance de l'air augmente, de plus le régulateur commence à couper le débit de l'injection. En roulant à 120 (indication compteur miraculeusement exacte), la consommation est inférieure à 8 litres, pour peu que la route ne soit pas trop sinueuse, et les moyennes obtenues sont très bonnes lorsque le trafic n'est pas très dense.
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Conclusion | |||||||||||
Le travail réalisé par Chrysler pour re-situer son Diesel de tourisme dans des circonstances plus favorables au point de vue fiscal, ne mérite rien, sinon des louanges. Le mérite est double car, avec une cylindrée à peine supérieure à 1,9 litres, ce qui est peu pour un Diesel, et un poids non loin de la tonne et quart en ordre de marche, les 130 sont atteints si nécessaire, et la consommation sur route est de l'ordre de 6,5 à 8 litres selon le rythme adopté. Le résultat est véritablement excellent. Pour le reste, cette voiture impose une série de caractéristiques propres inhérentes à sa conception, comme d'être excessivement grande et lourde (et par conséquent chère) pour le particulier, elle s'avère assez bruyante mécaniquement (mais sans la moindre odeur de gas-oil), et insuffisamment ventilée. En contre partie, elle se montre économique à l'usage, très robuste, ample, commode, et avec un coffre généreux. |
En attendant qu'apparaissent - si tant est que les constructeurs le décident - le tant de fois mentionné et désiré Diesel léger, dans la lignée de la VW Golf, l'actuel Chrysler Diesel est un bon compromis entre les facteurs opposés que sont la fiscalité, un moteur relativement lourd mais sans grande puissance, et une carrosserie excessivement grande par rapport à ce qui serait souhaitable. Mais c'est ainsi, et sans doute que cela constitue un bon choix.
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